Ransomware-as-a-Service (RaaS) : décryptage, incident récent et comment un pentest orienté supply-chain réduit le risque
25 sept. 2025

Le RaaS (Ransomware-as-a-Service) transforme le ransomware en un produit industriel : des kits et panels prêts à l’emploi permettent à des affiliés de lancer des attaques à grande échelle. Quand un fournisseur est touché, plusieurs clients peuvent subir des interruptions en cascade — comme l’a montré un incident majeur en septembre 2025.
L’essentiel : qu’est-ce que le RaaS ?
Le RaaS est un modèle économique criminel proche du SaaS : des développeurs « vendent » ou « louent » des rançongiciels, des consoles d’administration, des canaux de paiement et parfois un support opérationnel à des affiliés. Ces affiliés, qui n’ont pas forcément de compétences pointues, se contentent d’acheter l’accès et d’exécuter l’attaque (phishing, exploitation, accès RDP, etc.). Le résultat : plus d’acteurs capables de mener des attaques sophistiquées et une cadence d’opérations bien plus élevée qu’avant.
Actualité récente : l’incident de septembre 2025 et ses enseignements
En septembre 2025, une attaque ayant ciblé un fournisseur majeur de logiciels pour aéroports a perturbé les systèmes d’enregistrement et de gestion des bagages dans plusieurs grands aéroports européens, forçant des procédures manuelles et provoquant annulations et retards. L’Agence européenne pour la cybersécurité (ENISA) et plusieurs médias ont relié l’incident à un ransomware impactant un fournisseur tiers, ce qui illustre la dangerosité des attaques ciblant la supply-chain.
Ce cas est emblématique pour deux raisons : d’une part, il montre que les conséquences réelles d’un incident RaaS dépassent la simple perte de fichiers (impacts logistiques, commerciaux et médiatiques) ; d’autre part, il confirme que cibler des prestataires est une stratégie efficace pour multiplier l’effet d’une campagne malveillante.
Tendances 2025 : pourquoi la menace s’intensifie
Plusieurs dynamiques expliquent l’accélération observée en 2025 : la multiplication des groupes RaaS et leur capacité à se réinventer, la vente d’accès initial (compromised-access markets), et l’industrialisation des outils (loaders, crypteurs, panels). Les recherches récentes montrent un afflux de nouveaux opérateurs et un remodelage fréquent des acteurs existants — une situation qui complexifie le travail des défenseurs.
Parallèlement, les attaques ciblant la chaîne d’approvisionnement (third-party) se sont multipliées : les entreprises deviennent des cibles indirectes en raison des faiblesses de leurs fournisseurs, ce qui augmente le risque global de perturbation sectorielle. Les analyses journalistiques et sectorielles soulignent la hausse des intrusions exploitant ces « maillons faibles ».
Ce que cela change pour une entreprise (impact concret)
Opérationnel : indisponibilité de services critiques, procédures manuelles coûteuses, interruptions de la chaîne logistique.
Financier : coûts de restauration, perte de chiffre d’affaires, coûts d’enquête forensique et potentiels paiements de rançon.
Réputationnel & réglementaire : perte de confiance clients et risques d’amendes si des données personnelles sont exposées.
L’exemple des aéroports montre que l’impact peut dépasser l’entreprise attaquée et entraîner des effets en cascade sur un secteur entier.
Pourquoi un pentest ciblé supply-chain est une réponse adaptée
Un pentest classique (web, infra) reste utile, mais face au RaaS moderne il faut aller plus loin : simuler la compromission d’un fournisseur, valider les chemins de pivot possibles via des comptes de service, des VPN/tunnels, ou des intégrations API. L’objectif est de reproduire la chaîne d’attaque réelle qu’un affilié RaaS utiliserait et d’identifier les contrôles manquants qui permettent le pivot et l’escalade.
Recommandations techniques priorisées
Inventory & mapping des connexions tierces : cartographie des comptes, tunnels, API et accès machine-to-machine.
MFA obligatoire et gestion fine des secrets : exiger MFA sur toutes les connexions à privilèges et rotation systématique des clés.
Segmentation réseau stricte : limiter les flux entre segments fournisseurs / clients / systèmes critiques.
EDR + détection comportementale & playbooks IR testés : déployer détection orientée TTP et vérifier la capacité opérationnelle via exercices.
Backups immuables et tests de restauration réguliers : s’assurer que les backups ne sont pas accessibles/modifiables depuis l’environnement productif.
Cas d’usage & ROI (bref)
Investir dans un pentest permet de :
réduire la probabilité d’un accès initial exploitable ;
limiter la surface d’escalade et le temps de dwell ;
augmenter la confiance des clients et réduire l’exposition réglementaire.
En pratique, bloquer une seule chaîne de pivot critique suffit souvent à empêcher une compromission sectorielle coûteuse.
Checklist actionnable — 7 éléments immédiats
Forcer le MFA sur tous les accès externes et administratifs.
Inventorier et revoir tous les comptes de service et API tiers.
Segmenter backups et systèmes de restauration.
Fermer les services publics inutiles (RDP, SMB) ou les placer derrière des bastions.
Mettre en place EDR avec règles comportementales et playbooks IR validés.
Lancer un pentest supply-chain au prochain changement majeur.
Planifier un exercice Red Team orienté RaaS au moins une fois par an.
Conclusion
Le RaaS n’est plus une menace théorique : en 2025, des attaques contre des fournisseurs ont déjà provoqué perturbations majeures à l’échelle européenne. Une approche proactive — cartographie des connexions tierces, pentest ciblé, validation des backups et exercices IR — est indispensable pour réduire le risque. Si vous souhaitez un diagnostic orienté supply-chain ou un pentest RaaS réaliste, contactez Phorsys : contact@phorsys.xyz — nous pouvons préparer un brief technique et un plan d’intervention adaptés à votre infrastructure.